Une pincée d'adolescence

10 kilos de stupeur de se découvrir ainsi alors qu’hier nous étions des enfants.

10 kilos de fraîcheur qui parsèment nos vies de fleurs qui nous bouleversent en bourgeonnant.

Rajouter quelques grammes de désirs, de cœur, en mettre un peu plus. Plusieurs tonnes d’amour ne seront pas de trop. Assaisonner le tout, sous l’égide de Vénus, de 3 louches de passion qui nous mèneront plus haut. Encore, toujours, propulsés à la vitesse de la lumière, telles des météorites gorgées d’eau, venues à la rencontre de la terre, lui prodiguer l’ivresse de nos chœurs d’ado.  

Les chants que l’on entend proviennent de nos luttes qui mijotent à feu doux mais menacent d’explosion. Le même son que celui des couteaux qu’on affûte, s’amplifie à mesure qu’augmente l’ébullition. Nous sommes en guerre contre tout, contre nous, défiant les grands, l’ordre et la logique, alors que les seuls vrais problèmes que l’on ait sont juste mathématiques.

2 doses d’excès, une pour toi, une pour moi, que nous garderons toujours pour témoignage. Que l’existence nous engage à laisser lorsque nous aurons l’âge de la sagesse et celui des souvenirs. Ton sourire, et le mien, de penser à nos 15 ans quand nous aurons 3 fois cela, avec le spleen de ne jamais pouvoir revivre ces années-là. Et pourquoi pas ?

10 kilos de maturité, envolés.

10 kilos de raison gardées, effacés.

Le poids des regrets, disparu, fondu dans l’espace-temps. Nous pourrions redevenir ce que nous sommes maintenant. Des étincelles de vie qui s’enflamment jusqu’à brûler de l’intérieur, pour un rien. Quelques litres de vain. Sans modération aucune, arroser le tout d’eau-de-vie, pour fleurir. Et rester adolescent jusqu’au fatal soupir. Avoir le goût de l’envie, toute la vie, l’énergie de l’espoir.  Saupoudrée de mémoire, de candeur. Et si c’était la recette du bonheur ?

21 juillet 2021

Muriel Roland Darcourt

Monologue - lettre - fragment - Une pincée d'adolescence qui fait suite au texte "15 ans, l'âge où tout était possible".