Ma tête est en papier, mes bras mes jambes, tout mon corps est en papier, sauf mon cœur. Et il saigne. Les gouttelettes de sang maculent le papier blanc, partout où il se répand. Il fait des tâches, indélébiles.
Des tâches. De sang. À mesure qu’il coule, le papier s’imbibe, et tombe en lambeaux jusqu’à ce qu’il ne reste rien. Que ce cœur vivant qui palpite, battant très vite, vibrant des pleurs que je retiens.
Le papier c’est fragile, un souffle de vent l’emporterait ailleurs mais le mien est devenu trempé de rouge carmin qui suinte par toutes les plaies de ce cœur sensible, qui se meurt et s’éteint.
Je ne suis plus qu’une flaque. Une flaque d’hémoglobine que ce mariage a torturée. Pas de mariage d’amour non, un mariage de documents. Que l’on se procure en falsifiant ses sentiments.
Juin 2021
Muriel Roland Darcourt
Noces de papier