Dans le vitrail des jours où règne la tourmente,
Quand le rouge sanguin crie plus fort que le bleu,
La plaie des souvenirs se ravive, béante,
Sur un monde envolé qui m’exhalait heureux.
Nous respirions l’idée d’harmonie absolue !
D’une étreinte enfiévrée à l’orée de l’audace…
En marchant sur une milonga impromptue,
Dans un rythme affolant, nous foulions l’herbe grasse.
Inventer, sans cesse, les gestes chaque instant.
Je ressentais la danse comme unique couleur,
Jusqu’à l’apothéose osant le mouvement,
Grâce à toi, ma Rose, j’ai connu le bonheur.
Je n’augurais pas tes épines dans ma peau,
Quand tu décidas de changer de partenaire,
Je ressasse depuis notre tendre duo.
Comment vibrer le tango étant solitaire ?
Reste, la beauté et la disgrâce vécues
Qu’aujourd’hui je vois comme une idylle fugace,
Une fusion au goût de Paradis perdu,
Et qui m’a appris et repris l’état de grâce.
Le 13 janvier 2024
Muriel Roland Darcourt
Milonga, la grâce d’un jour
Muriel Roland Darcourt - Poésie - Thème : La Grâce - Milonga, la grâce d'un jour