Je pense que l’art de la critique n’existe pas. Il y a l’art d’un côté, et la rencontre de l’autre.
Une rencontre réussie c’est être au bon endroit au bon moment, profiter pleinement de l’instant et être heureux en se souvenant.
Toutes les rencontres ne sont pas réussies.
Chacun arrive avec ses bagages, son langage et ses opinions. Le point de vue change, en fonction d’où l’on vient et de ce à quoi on s’attend.
Le sens critique appartient à tous, il est en nous, nous pouvons nous taire ou l'exprimer.
Ici, seront proposées toutes les critiques reçues, bonnes ou mauvaises, rencontres réussies ou pas, pour le roman « Les Paradis du Fou ».
La presse et les forums en parlent, libres à eux de dire quelle sorte de rencontre ils ont eu avec ce livre.
Critiqueslibres.com
"Les tribulations intergalactiques de Lazare Verne, condamné par la maladie et aigri par sa fin proche, qui tente de prendre un peu de hauteur en allant mourir dans l’espace.
La première partie, pleine de violence débridée et d’humour noir, est jouissive. L’anti-héro désabusé s’en prend à tous ceux qui, selon lui, sont indignes du privilège de vivre et d’avoir vécu. Et tout le monde en prend pour son grade : les mômes qui chialent pour rien alors qu’il y a tant de bonnes raisons de pleurer, les pétasses qui n’existent pas au-delà de leur apparence, les médecins qui ne font que mettre des noms latins sur ce qu’ils ne peuvent soigner, les astronautes lâches qui ont la tête dans les étoiles mais qui gardent les pieds sur Terre et l’imaginaire dans les chaussettes.
C’est la suite de l’histoire qui rend le roman beaucoup plus intéressant. L’auteur ne cherche pas à nous expliquer l’inexplicable, mais part du principe que si vie après la mort il y a, elle est régie par des règles qui sont au-delà de toute compréhension humaine. Et ce qui rend l’ensemble fascinant, c’est cette glissade, au fur et à mesure de l’avancée du récit, d’une question existentielle (« Y a t-il une vie après la mort ? ») à une autre : « Devrait-il y avoir une vie après la mort ? ». Car si nous conservons notre conscience par delà notre tombeau, alors nous conservons inévitablement nos souffrances. Les paradis du fou deviennent l’enfer du saint d’esprit.
On peut écrire un roman foisonnant en moins de 100 pages, et Muriel Roland-Darcourt nous entraîne, dans un style irréprochable, vers une fin qui n’en est pas une, le genre de fin pleine de mystère et de poésie qui prolonge notre plaisir de lecteur bien après que l’on ait refermé le livre. On ne peut que conseiller cette étonnante odyssée métaphysique. »
31 août 2011
passion-bouquins.com
« Avant de commencer ce livre, j’avais un a priori plutôt mitigé : si j’étais un peu rebutée par l’aspect « science-fiction » qui transparaissait dans la présentation de l’éditeur, j’étais par contre très enthousiaste face au thème de la folie annoncé par le titre. Cette thématique m’intéresse beaucoup dans la littérature, de tous lieux et époques confondus, et je suis toujours curieuse de lire comment les écrivains ont su la traiter et la faire transparaître chez leur(s) personnage(s).
Dans Les Paradis du Fou, Muriel Roland-Darcourt a choisi de la faire naître chez Lazare Verne, un homme malade à qui il ne reste que quatre mois à vivre selon les médecins. Il refuse cette « condamnation à mort » et se réfugie, sans s’en rendre compte, dans la folie, voyageant sur différentes planètes, assez semblables à la terre, où il retrouve divers personnages récurrents qu’il aime ou hait tour à tour.
Cette plongée dans la folie commence très rapidement : bien trop vite à mon goût ! A peine a-t-on appris la maladie du personnage principal à la première page que celui-ci devient déjà violent envers ses proches, car refusant de réprimer ses envies, à la seconde et part dans l’espace six pages plus loin ! Tout le livre se déroule ensuite à cette vitesse vertigineuse, ne laissant guère ou presque le lecteur s’habituer à un nouvel environnement, pour se terminer après 90 pages bien trop denses pour moi. Habituée à plus de lenteurs, de suspense ou de descriptions, j’ai eu l’impression que cette œuvre avançait bien plus vite que moi et que je la poursuivais en vain, éjectée de la fusée dès le début du voyage.
Cette rapidité du récit a, selon moi, nui au traitement du motif de la folie : survenue trop soudainement, elle n’est pas du tout vraisemblable, on n’y croit guère. On plonge certes dans les mondes imaginés par ce fou, on les parcourt avec lui, mais un enfant ou un personnage doué d’imagination aurait tout aussi bien pu inventer ces aventures lors d’un jeu. La folie semble n’être ici qu’un prétexte à raconter, alors qu’elle aurait pu être bien plus. Dommage. »
2 septembre 2011
Esperluette
"Dans le cadre de mon étude sur les Lettres du XXIe siècle, j’ai reçu l’ouvrage de Muriel Roland Darcourt, Les Paradis du Fou, chez Chiado Editeurs.
Difficile de résumer cette intrigue incroyable: Lazare Verne, un homme père de famille, est happé par la maladie et l’assurance d’une mort certaine. Sans vergogne, il décide de fuir notre monde, pour mourir ailleurs, bien loin de nos frontières spatio-temporelles établies.
Une science fiction, donc. Mais pas uniquement.
Ce roman est puissant et donc dérangeant. Il peut déranger le lecteur qui perd pied avec la réalité, le lecteur qui n’admet pas le paranormal, le lecteur qui n’aime pas être trop proche personnage principal.
Je ne suis pas des deux premiers types de lecteurs que je viens d’évoquer. Mais plutôt du troisième type: la proximité entre Lazare Verne et moi m’a mise mal à l’aise.
Revenons à la base de l’étude:
Pas de surprise, pas de traîtrise, dès la quatrième de couverture, l’auteure pose son pacte de lecture:
« Les Paradis du Fou », ou les élucubrations d’un type, Lazare Verne, qui vient d’apprendre sa mort prochaine. Gonflé de rage quant à sa condition de défunt imminent à laquelle il n’est pas préparé et qu’il a du mal à accepter, il décide de tout quitter pour aller mourir ailleurs, sur une autre planète, et il va en découvrir plusieurs. Des qui n’existent pas. Des qu’il imagine. Des qui sont bel et bien réelles. Enfin tout ça, tout ce qu’on croit connaître, ce qu’on avait envisagé, ce qu’on avait cru possible, ce qu’on nous avait enseigné et qui se révèle être autrement, au-delà de toute logique humaine, aux confins de l’espace ou juste à portée de nous à l’intérieur de notre propre cerveau.
Pour lire ce roman, il n’est nul besoin de chercher une résonance dans notre vie réelle. Nous sommes « au-delà de toute logique humaine ». Dans la folie? Pas forcément: je dirais plus que nous nous situons dans le stade ultime de la rage et de la colère. Lazare est malade et condamné. Il perd pied.
Du coup, ses élucubrations sont des divagations à prendre en tant que tel. J’ai cherché, au départ, à analyser ce que je lisais. Mais je pense qu’il faut simplement se laisser porter.
Ensuite, le thème du paranormal est très présent au fil du texte. Des métaphores filées, dès le début, nous plongent dans l’univers de la mort: la mort comme continuité, comme passage d’un état à un autre. La réincarnation est aussi évoquée avec assurance et finalité. Je ne suis personnellement pas gênée par ces théories, au contraire. L’approche qui en est faite est floue, brouillon. Mais le propos principal ne se situe pas dans ces thématiques. Il ne s’agit que du contexte.
Par opposition, par exemple, aux Thanatonautes, de Bernard Werber, qui fixe toute son intrigue sur les expériences post-mortem scientifiques de ses personnages, et où la narration est nette, précise, car explicative, dans les Paradis du Fou, nous ne sommes pas dans la démonstration d’un acquis, d’une vérité certaine. Nous sommes, comme je l’ai dit plus haut, dans les élucubrations d’un homme sur le point de mourir – voire déjà mort?
Enfin, le point sur lequel j’ai été gênée est le personnage. Lazare Verne. Cet homme brut, au désespoir, pris dans les mailles de la maladie, condamné. Il ne se voit déjà plus comme un être vivant. Il s’imagine déjà cadavérique. Et cette échéance certaine et proche le rend fou.
Le roman est construit sur un monologue intérieur très dense, avec l’utilisation de la première personne. Lazare Verne dit « Je » et le lecteur lit « Je ». Ainsi, cette focalisation est propice à une identification forte, voire totale.
Or, du début à la fin, j’ai refusé de m’identifier à Lazare. Je ne voulais pas être lui et j’ai même ressenti de l’antipathie à son égard. Sa violence verbale, sa violence physique, son imaginaire déroutant, son mépris… Je ne pense même pas avoir oscillé par moment entre empathie et antipathie. Je ne me suis pas attachée à lui, et je n’ai pas voulu m’identifier à lui.
Alors, est-ce sa situation qui me dérangeait, sa condamnation évidente proclamée par la maladie? Est-ce son mal-être? Est-ce sa carrure d’homme fort qui refuse de devenir faible et qui plonge dans un mépris de tout et de tous?
Je devrais dire: tant mieux! Ce personnage m’a violemment fait réagir, et cela veut dire qu’il est particulièrement bien construit. Un personnage mal construit passe inaperçu. Celui-ci est bâti sur une telle force créatrice qu’il m’a fait éprouver des sentiments intenses, annulant, parfois, mon plaisir d’ouvrir le livre pour le retrouver.
Ainsi, j’ai la conviction que Lazare Verne, à l’inverse d’avec moi, peut inspirer l’empathie, la fascination, le désir.
Pour conclure sur cette oeuvre, je dirais que ma réflexion première quant à l’étude sur les nouvelles Lettres du XXIe siècle pourrait être celle-ci:
Désormais, les auteurs ne sont plus obligés de donner des frontières aux contextes de leurs oeuvres. Mêler imaginaire, réel, fiction, d’autres auteurs l’ont déjà fait. Mais transposer nos émotions humaines dans des cadres inclassables, indéfinissables, en passant du conscient à l’inconscient, est assez nouveau. Nous sommes ici dans une littérature de ressentis, plus que de narrations. Et ces ouvrages, peu importe qu’ils fascinent ou dérangent: ils laissent une trace sur leur passage, une réflexion, une émotion, un malaise, une envie de le relire…"
7 octobre 2011
Le Monde de mes lectures
Lazare Verne mène une vie banale et morose jusqu’au jour où il apprend sa maladie et sa mort prochaine. N’acceptant que très mal cette situation et voyant les choses en noir, il décide de partir pour mourir. Où ? Il n’en sait rien. Il veut juste s’en aller pour profiter des ses derniers mois.
Il nous plonge alors dans une succession de mondes, de vies, de situations. Est-ce des rêves, des cauchemars, la réalité ? Quel rôle va-t-il jouer, veut –il jouer ?
Il nous transmet à chaque étape un flot de sentiments aussi différents que contradictoires. De la colère à la frustration, du pouvoir à la manipulation, de l’incompréhension au renouveau, de la vie à l’abandon… Ce changement constant est très intéressant, ca donne un coté addictif à l’histoire, l’envie de connaitre la prochaine étape. Cela apporte également une perpétuelle action, nous sommes en permanence relancés et à aucun moment l’ennuie ou même la constance font partis de notre lecture.
Le style d’écriture de l’auteure est extrêmement agréable, les phrases sont courtes mais concises, l’emploi du présent donne un sentiment perpétuel de réalité. Les dialogues sont inexistants, mais en aucun cas cela nous manque, car les mots utilisés à bon escients, nous permette sans soucis d’imaginer leurs discussions. Enfin, la narration uniquement du point de vue de Lazare nous permet de nous focaliser sur celui-ci, nous aidant ainsi à mieux le comprendre.
Plongés dans un univers à la fois réel et irréel, cette histoire nous fait voyager à travers un homme que l’on pourrait qualifier de fou mais qui au fond est continuellement entrain de remettre en cause son existence et son sens.
31 janvier 2015
Camille L-y
Lazare Verne, médecin incompétent, mène une existence insignifiante entre l'hôpital. sa femme, ses trois enfants qui l'exaspèrent et des conflits de voisinage obsessionnels. Atteint d'une maladie incurable, il se sait condamné et l'imminence de sa mort le rend fou de rage. Il traverse des univers parallèles habités de projections où la folie est au rendez-vous.
Muriel Roland Darcourt n'en est pas à son premier roman. Elle utilise pour ce texte le registre fiction- qu'elle mène à un rythme effréné- pour soulever le débat philosophique de Dieu et la vie après la mort. Une suite des essais de théologie qu'elle publie sous un pseudonyme ?...
Le ton est cynique. Lorsque n'avoir plus rien à perdre ramène Lazare vers sa vraie nature de rustre fantomatique, tout est permis. Il hait ! ne se sentant plus l'obligé des convenances, il fait fi de toute bienséance. Lazare Verne, malgré tout dénonce les réalités de la condition humaine dans les sociétés actuelles.
- “Automates appauvris dont le seul luxe de la journée à venir résidera dans le plateau repas-de-noël offert de mauvaise grâce par leurs patrons scélérats.” Dit-il en parlant des autres, les faux morts, les faux vivants, les "lui" du dehors... Rien, personne ne trouve grâce à ses yeux. Chaque rouage de la pensée est disséqué avec une lucidité amère. Des lourdeurs sont à déplorer en milieu de texte. Elles font stagner le récit. Certains passages sont forcés jusqu'à l'écoeurement et la continuation de la lecture devient dérangeante, angoissante. L'auteure, avec une pointe de magie ordinaire jette alors une touche d'humanité dans le chaos, Hector. Hector n'est pas plus lumineux que les autres, pas plus intelligent ni plus équilibré mais Lazare le voit avec les yeux de l’amour et c'est l’autre thème sensible du roman... Un récit à prendre à un degré galactique pour en comprendre les sens...
1 février 2016
Focus Littérature
Lazare Verne mène une vie banale et morose jusqu'au jour où il apprend sa maladie et sa mort prochaine. N'acceptant que très mal cette situation et voyant les choses en noir, il décide de partir pour mourir. Où ? Il n'en sait rien. Il veut juste s'en aller pour profiter des ses derniers mois.
Il nous plonge alors dans une succession de mondes, de vies, de situations. Est-ce des rêves, des cauchemars, la réalité ? Quel rôle va-t-il jouer, veut -il jouer ?
Il nous transmet à chaque étape un flot de sentiments aussi différents que contradictoires. De la colère à la frustration, du pouvoir à la manipulation, de l'incompréhension au renouveau, de la vie à l'abandon... Ce changement constant est très intéressant, ca donne un coté addictif à l'histoire, l'envie de connaitre la prochaine étape. Cela apporte également une perpétuelle action, nous sommes en permanence relancés et à aucun moment l'ennuie ou même la constance font partis de notre lecture.
Le style d'écriture de l'auteure est extrêmement agréable, les phrases sont courtes mais concises, l'emploi du présent donne un sentiment perpétuel de réalité. Les dialogues sont inexistants, mais en aucun cas cela nous manque, car les mots utilisés à bon escients, nous permette sans soucis d'imaginer leurs discussions. Enfin, la narration uniquement du point de vue de Lazare nous permet de nous focaliser sur celui-ci, nous aidant ainsi à mieux le comprendre.
Plongés dans un univers à la fois réel et irréel, cette histoire nous fait voyager à travers un homme que l'on pourrait qualifier de fou mais qui au fond est continuellement entrain de remettre en cause son existence et son sens.
3 février 2016
tatianafralova.com
L'auteure possède une capacité phénoménale à nous faire ressentir toutes les émotions possibles en à peine deux minutes de lecture ; Muriel Roland Darcourt fait preuve d'une plume honnête, sincère, vraie et spontanée, dotée d'une créativité et une imagination exemplaires. Nous exposant les faits d'une telle façon, que l'on a l'impression de voir l'histoire défiler devant nos yeux.
On ressent vraiment l'atmosphère dans laquelle prospère le personnage principal du roman, Lazare Verne, si bien que nous passons du trop sérieux au trop relâché, du rire à l'angoisse, du bonheur aux larmes et vice versa.
Les événements ne cessent de se succéder, l'auteure ne s'attarde pas sur la description des lieux ou du paysage ( qui n'ont finalement, ici, aucune importance ) qui me sont souvent si pénibles à lire. Muriel Roland Darcourt va droit à l'essentiel, en en disant assez, mais pas de trop. Le juste milieu pour que les lecteurs puissent se sentir " vivre " cette histoire, s'embarquer avec elle.
Dès les premières pages, cet ouvrage a fait partie de ceux que je n'ai pas voulu lâcher sans avoir terminé de le lire, mais j'avoue ne pas avoir été du même avis par la suite, regrettant la présence d'une certaine évolution plus significative dans les évènements. Toutefois, le style d'écriture de Muriel Roland Darcourt est une réelle découverte ; je n'avais jamais rien lu de pareillement écrit. Et j'ai adoré !
Je terminerai par dire que les Paradis du Fou est surtout un livre très philosophique, où l'on peut se permettre de laisser libre cours à notre imagination afin de voyager dans des endroits jusqu'alors inconnus. Une expérience frissonante très intéressante !
18 février 2016
Joey Richardière
Je suis devant ma page Word qui reste désespérément vide. Le curseur clignote, solitaire, dans le coin gauche de l’écran. J’ai envie de vous parler de ce roman, bien ce n’en soit pas un, « Les paradis du fou » de Muriel Roland Darcourt, mais que la tâche est ardue. Allez ! Il faut s’y mettre, car ce livre le mérite. Mais en fait, ce n’est pas vraiment un livre, car vous ne le lisez pas. C’est une glissade, une fuite vers l’avant page après page. À tel point que vous finissez par vous demander si vous ne divaguez pas. Vous ne comprenez rien, vous ne savez pas où l’auteure entend transporter le pauvre Lazare, son héros. Elle le chahute, le maltraite, le réduit à l’état d’être haïssable pour le rendre pitoyable, pathétique quelques instants plus tard. Il est à l’image de notre monde, imparfait et stupéfiant. Stupéfiant de lâcheté, d’égoïsme, d’hypocrisie, de tendresse, de solitude. Pauvre Lazare, qui apprenant qu’il est condamné semble vouloir se terrer dans l’amertume et la méchanceté. Mais que sa méchanceté est jouissive, libératoire presque ! Et comme il est bon de rire à ses élans parfois « gratuits », parfois ignobles même ! Et puis, l’espace, le temps se déforment jusqu’à perdre le lecteur, jusqu’à l’entraîner dans la folie de Lazarre. Avec la mort en filigrane, Muriel Roland Darcourt nous propulse dans un univers qui n’en est pas un, un tourbillon de pensées inaudibles.
Malgré un style d’écriture clair et agréable, « Les paradis du fou » n’est pas un livre facile à lire. Mais ce qu’il peut être envoûtant !
4 mai 2016
larubriquedolivia.over-blog.com
Ce livre contient 18 petits chapitres pour un total d'environ une centaine de pages. Lazard Verne est le principal personnage de ce roman. C'est une narration. Et je dirais que c'est plutôt fou en étant parsemé d'ironie noire.
L'auteure, Muriel Roland Darcourt, nous entraîne dans un style tout à fait décalé coloré d'humour noir. Les pages sont denses, Muriel ne laisse aucun répit à ses lecteurs, elle nous emporte dès le début dans cette folie.
Lazare Verne, après avoir appris qu'il ne lui reste que quelques mois à vivre, décide de se venger sur les autres, ceux qui restent, les vivants.
Son récit et l'atmosphère sont très étranges, du début jusqu'à la fin, le style de l'auteure est fidèle à cette folle épopée de Lazard. En fait, j'ai eu l'impression que c'était au lecteur de deviner le pourquoi du comment, peut-être...sa chute.... un traumatisme crânien, ensuite les hallucinations, les voix, les personnages imaginaires ou bien un patient hospitalisé dès le début et déjà dans son monde imaginaire, ou bien un homme atteint de schizophrénie ou bien tout simplement un homme dans le coma...
De plus, se poser des questions enrichi ce roman, le caractère loufoque ajouté à l'humour sombre et à la poésie de Muriel m'ont beaucoup plu et j'ai lu ce livre d'une traite, je voulais absolument tourner les pages pour suivre Lazard dans ses élucubrations et je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Le lecteur fera donc sa propre conclusion. Je ne peux que vous conseiller de franchir la porte du monde de Lazard et de vous amuser tout comme moi.
Mon dernier mot sera ces citations :
- "Dès que l'on hausse le ton ma violence se réveille, s'agite, palpite et puis remonte, la rage déborde sans que je puisse la contenir, les seuls mots qu'il me reste n'ont plus de sens, mon oreille devient sourde et ma raison déserte. Je m'abats donc sur lui pour étouffer ses insultes, lorsqu'il ne bouge plus je relâche mon étreinte, sa vigueur s'évapore. La force d'un vieillard est bien vaine face à celle d'un vivant-mort."
- "Cette idée me délivre, elle m'extrait de l'inéluctable certitude que la fin est là, celle qui me rend fou dont le poison m'enivre. Il me reste peut-être plus de quarante ans à vivre."
15 mai 2016
lepuydeslivres.com
Lazare Verne vient d'apprendre qu'il ne lui reste que quelques mois à vivre. Il déteste immédiatement cette idée qu'il va mourir bientôt et décide de se venger sur les autres, ceux qui ne sont pas condamnés...
A partir de là, Muriel Roland Darcourt nous embarque dans une aventure folle ! Malheureusement elle m'a perdue avant le décollage... Je n'ai jamais accroché avec son personnage principal qui est bien trop égocentrique à mon goût et en conséquence je n'ai pas réussi à le suivre dans ses aventures.
Pourtant la plume de l'auteure est très dynamique, les phrases sont courtes et percutantes. Mais il m'a manqué un cadre spatio-temporel plus détaillé. Souvent je ne savais pas où j'étais, ni même pourquoi.
Je suis sûre que de nombreux lecteurs seront charmés par cette histoire très dynamique dans laquelle les évènements et les émotions s'enchainent sans répit. de plus le récit est parsemé d'humour noir et de passages loufoques ce qui ajoute du piquant. Mais pour ma part je simplement passée à côté de ce livre...
3 Juin 2016
leslecturesdemaryline.eklablog.com
C'est un livre très particulier que Chiado Éditeur m'a demandé de chroniquer ; la folie est un mode spécial, un monde difficile à comprendre et je n'étais pas sûre de pouvoir apprécier ce roman à sa façon. Mais je me suis lancée.
Dès le départ, Lazare refuse d'accepter sa mort imminente et sombre dans la folie! Tout l'énerve, tout l'agace, il se met en rage contre tout le monde, même contre le moindre petit bruit dérangeant. La folie arrive vite et on le voit s'enfoncer au fil des pages.
L'auteur réussi avec ironie (noire!) à écrire avec cette folie qui gagne le personnage. L'univers sombre et décalé est très bien imagé. On sombre dans la folie également, on ne distingue plus le vrai du faux, le réel de l'imaginaire... On est perdu aussi.
Le titre est parfaitement bien trouvé, la couverture adhère complètement au contenu de l'ouvrage mais je dois dire qu'elle ne donne pas envie, je ne l'aime pas beaucoup...
J'ai n'ai pas aimé cette descente aux enfers, cette folie douce, ces rêves ou imaginations qui ne font qu'empirer l'état du fou. Ce livre fait penser à de la science-fiction et ce n'est pas ma tasse de thé. Je n'ai pas vraiment adhéré à toute cette folie et surtout à cet imaginaire réel ou irréel. Merci tout de même à Chiado Éditeur pour cette découverte complètement folle!
19 Juillet 2016
Bernieshoot
Intrigante Fiction
Ma pile de livre en attente de lecture (PAL) est toujours importante. Souvent mes doigts ne suffisent pas à compter les livres. Je lis un livre à la fois et je ne sais jamais quel sera le suivant.
Celui-ci était depuis quelque mois dans cette pile sur ma table de chevet. Et puis, j’ai eu envie de lire un roman court (98 pages pour être précis) alors je l’ai ouvert et lu en une fois. C’est assez rare pour le souligner.
L’histoire va vite, je n’ai pas vu de dialogue, le héros Lazare Verne semble déjà ailleurs depuis qu’il a appris que sa mort arrivait. L’auteure arrive dans un style qui lui est propre, et c’est ce qui fait le charme de livre, a nous entrainé dans une fiction étrange, intrigante, dérangeante peut-être.
L’absence de ponctuation pour donner un rythme de lecture est un choix risqué, mais qui dans le contexte de l’histoire me semble judicieux car en décalage avec ce que l’on peut attendre pour ressentir les émotions.
L’histoire devient ainsi totalement en phase avec un encéphalogramme plat, l’ironie noire est à tous les coins de cette fiction.
C’est un livre que je recommande à celles ou ceux qui souhaitent une fiction qui soit une véritable divagation et qui ont la capacité à se créer leur propre rythme pour faire de cette lecture un moment aussi agréable que le surréalisme de l’histoire.
27 Juillet 2016
Le Blog Littéraire
L’auteure possède une capacité phénoménale à nous faire ressentir toutes les émotions possibles en à peine deux minutes de lecture ; Muriel Roland Darcourt fait preuve d’une plume honnête, sincère, vraie et spontanée, dotée d’une créativité et une imagination exemplaires. Nous exposant les faits d’une telle façon, que l’on a l’impression de voir l’histoire défiler devant nos yeux.
On ressent vraiment l’atmosphère dans laquelle prospère le personnage principal du roman, Lazare Verne, si bien que nous passons du trop sérieux au trop relâché, du rire à l’angoisse, du bonheur aux larmes et vice versa.
Les événements ne cessent de se succéder, l’auteure ne s’attarde pas sur la description des lieux ou du paysage ( qui n’ont finalement, ici, aucune importance ) qui me sont souvent si pénibles à lire. Muriel Roland Darcourt va droit à l’essentiel, en en disant assez, mais pas de trop. Le juste milieu pour que les lecteurs puissent se sentir » vivre » cette histoire, s’embarquer avec elle.
Dès les premières pages, cet ouvrage a fait partie de ceux que je n’ai pas voulu lâcher sans avoir terminé de le lire, mais j’avoue ne pas avoir été du même avis par la suite, regrettant la présence d’une certaine évolution plus significative dans les événements. Toutefois, le style d’écriture de Muriel Roland Darcourt est une réelle découverte ; je n’avais jamais rien lu de pareillement écrit. Et j’ai adoré !
Je terminerai par dire que les Paradis du Fou est surtout un livre très philosophique, où l’on peut se permettre de laisser libre cours à notre imagination afin de voyager dans des endroits jusqu’alors inconnus. Une expérience frissonnante très intéressante !
30 septembre 2016