Si tu te décidais à te montrer enfin,
Que je sente ton regard posé sur moi soudain
Sans même baisser les yeux, je te regarderais.
Mes joues s’empourpreront de te savoir ici,
D’émotion, de peur de te déplaire, d’envie
De te serrer contre moi mais je n’oserais pas.
J’attendrais que ta main veuille bien prendre la mienne
Pour m’entraîner au loin comme on cueille un hymen
A l’abri de tous ceux qui ne voudront pas voir
Que l’on s’aime malgré eux sans pour autant pouvoir
Se retrouver comme on le souhaite,
A cause de nos cerveaux fêlés qui remplissent nos têtes
D’idées de retrouvailles et de vastes tempêtes,
Que l’on voudrait encore recommencer sans cesse
Sans qu’un souffle de nous n’entaille cette promesse
Que l’on s’est faite déjà il y a si longtemps.
On ne perturbe pas l’oisillon qui vacille
A peine sorti du nid de ses ailes fragiles
Bien qu’il ne souhaite et ne rêve pourtant
Que d’être bousculé tant son désir est grand.
Alors emmène-moi où tu veux, n’importe où
Couche- moi dans l’herbe, dans un lit, n’importe où
Embrasse-moi les seins, la bouche, n’importe où
Peu importe où tu veux m’emporter, emporte-moi.
Faisons l’amour comme des dingues que nous sommes
D’avoir tant ri et tant pleuré de ne pas le faire comme
On le voulait. Parce que moi,
Depuis le matin où je me suis réveillée, je ne pense qu’à toi,
A tes mots, à tes yeux, à nos émois.
Aux souvenirs qu’on a laissé traîner
Çà et là pour ne pas oublier.
Je veux entendre ta voix
Autre part qu’à l’intérieur de ma cervelle,
Je veux être celle que tu viendras chercher
Pour que nos rires et nos peurs s’entremêlent
Aujourd’hui, à l’avenir, dans le passé.
Je te veux dans mon corps pour être bien certaine
Que c’est bien toi, toi que j’ai cru mort,
Qui m’a donné tant de bonheur et causé tant de peine,
Que j’ai pensé perdu à jamais tant de fois !
Toi en qui je place mes rêves, mes vœux et ma foi
De faire surgir encore de nos entrailles meurtries
Une jouissance infinie comme nous savons le faire.
Je veux t’aimer de ma conscience éveillée,
Arracher mes plaies, les bousiller, à tout jamais les faire taire
Pour me donner encore dans le plus pur plaisir
À tes mains et ton sexe qui suscitent un désir
Si intense, si profond et si beau.
Mon amour je ne dors plus, je ne dors plus mon amour,
Je suis enfin prête à te voir au grand jour,
A te comprendre, te réapprendre, à t’aimer jusqu’à notre tombeau.

 

 

Muriel Roland Darcourt

Poésie - Mon Amour

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Poésie : Mon Amour
Tag(s) : #Poésies

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