Casinostreap

 

 

Dans le vitrail des jours où règne la tourmente,

 Quand le rouge sanguin crie plus fort que le bleu,

 Je me noie dans l’asile aux vils et mille jeux

 Que des souvenirs lourds invectivent et aimantent.

 

  Lumières mornes, lustres, et oppressants silences,

 Surenchères éphémères de tapis décadents,

 Les joies et les peines fières, me flagellent les sangs,

 Au son du lucre qu’ignore la bienséance.

 

  Et l’in satiété d’un homme seul, à l’écart,

 Jetant ses palets impudiques au velours vert,

 Dans un plaisir inouï ! Dont l’outrance m’égare

 Moi qui dés le matin hasarde une nuit austère.

 

  Il caresse l’idée de ces faveurs nouvelles

 Alternant rouge et noir, désir, la peur, l’espoir

 Pour mises et appâts, je n’ai que mes dentelles

   

A donner aux gagnants, quand je perds certains soirs.

 Je paye de mes charmes et me ronge le cœur

 De voir que les uns jouent ce que les autres pleurent.

  

 5 décembre 2006

 

 

Muriel Roland Darcourt

Poésie - Le Joueur - Casinostreap

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* Paru dans le numéro 13 du magazine "Reflets d'Ombres" (octobre 2007)

Poésie : Le Joueur
Tag(s) : #Poésies

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