Je suis venu pour le miracle
Il paraît que vous faîtes ça ici
Vous seriez une sorte d’oracle
Que l’on consulte à l’infini
Dés qu’on rencontre un obstacle
Ou pour résoudre quelques soucis
Voilà je suis là car j’ai un gros problème
Du genre pas facile à raconter
Quoique vous devez connaître le système
Pour voir en moi sans que j’aie besoin d’expliquer
Mais honnêtement sans chercher à provoquer l’anathème
Je ne crois pas que vous puissiez
Je me suis déplacé jusqu’ici pour vous voir
Parce qu’on m’a parlé de vous
On m’a même dit il va falloir
Certainement te mettre à genoux
Comme pour une sorte de purgatoire
Mais je préfère rester debout
Les mains aussi je dois les joindre
Baisser la tête j’ai bien compris
Bien que je n’aie pas pris de quoi m’oindre
Je m’excuse si je n’ai pas tous les outils
Je suis juste ici pour me plaindre
Car j’approuve et souhaite la justice aussi
Voyez on m’a tout raconté
Le pourquoi du comment de l’existence
Et on m’a dit que vous m’aviez créé
Comme une sorte de récompense
A mes parents qui me voulaient
Me réclamant avec lourde insistance
Mais moi je ne désirais pas être là
Croupir ici avoir cette vie de merde
Pourquoi vous m’avez destiné à ça
Presque exister telle une saperde
Vous me laisser dans cet état
Alors que je voudrais que l’on me perde
Je pensais en finir si c’est possible
Avec toutes ces conneries
Mais le suicide étant inadmissible
Dans la plupart de vos théories
Je me défends d’exécuter un truc répréhensible
Qui puisse me faire errer dans une autre vie
Ici ou ailleurs, enfin une nouvelle fois
Je sais que je suis exigeant
Mais je viens commander un trépas
Quelque chose de pas trop déplaisant
Qui montrerait votre bonne foi
A ne pas mépriser les gens
Car pour tout vous avouer en toute simplicité
On m’a donné une médaille
Et pour moi ça n’a pas fonctionné
C’est ce revers qui me tenaille
Pourquoi je ne suis jamais écouté
De quel droit m’a-t-on collé ces failles
Si vous décidiez de ne pas me prendre
Pour des raisons qui vous regarde
Pourriez-vous au moins me rendre
Celle que j’ai égarée par mégarde
Si elle accepte de condescendre
A partager mon âme hagarde
Je vous promets de revenir
Avec respect et tous les accessoires
Et si vous décidiez de ne pas me punir
Pour cette doléance dérisoire
Je peux même finir par ne plus vous maudire
Voire par accepter de croire
Le 10 août 2011
Muriel Roland Darcourt
Poésie - Monologue du Saint du jour