Il y a une voix, au fond de ma cervelle,
Qui me raconte les turpitudes de ma vie,
Elle parle sans cesse, elle m’interpelle
Sur les mauvais chemins que j’ai choisis.
Les souvenirs fuyants, elle les rattrape au vol,
Me les renvoient comme une psyché dans la lumière,
A chaque instant je crois devenir folle
Noyée sous toutes ces vérités premières.
Je cueille ce que je peux au milieu d’un phrasé,
Un souffle emporte les idées qui me viennent,
Les mélange à des faits qui se sont déroulés,
Et aux pluies de sourires diluviennes.
Cette voix. Elle accompagne mon âme artificielle,
Comme la plus profonde de mes consciences,
Perdue dans les méandres existentiels
De ce crâne fêlé qui ne connaît que la transe.
Quel mérite, quel courage elle a de rester là,
Dans ce fort intérieur en guerre perpétuelle,
Elle marche dans chacun de mes pas,
Faisant face au délire continuel.
Elle tente de me comprendre et de m’apprendre,
Discourant pour m’aider à devenir,
En me tendant la main au milieu des esclandres
Comme une terre d’asile qui pourrait bien m’appartenir.
Jamais un jour ne passe sans qu’elle me donne des nouvelles,
Je la garde avec moi comme la gardienne de mes larmes,
Elle parle de moi, de nous et d’elle,
Dans des torrents de rires qui nous désarme.
Qu’il est bon de savoir jusque dans la tempête,
Qu’à tout moment un peu de réconfort
Provenant d’un son qui martèle ma tête
Me transporte à la vitesse d’un météore
Dans un monde où l’oubli n’existe plus,
Où la vie enfin reprend ses droits,
Telle une porte ouverte sur l’impromptu
Qui me confie qui je suis moi.
Muriel Roland Darcourt
Poésie - Monologue de la voix