Minuit sonne et je marche dans la neige. Mes pas s’enfoncent dans la poudreuse. Les flocons tombent et me recouvrent, je cherche mon chemin. Dans mes mains, la lanterne. Celle que tu m’as apportée pour Noël. Elle éclaire devant moi. En faisant danser chacun de mes pas de sa lueur fragile. De sa tendre lumière gracile elle ouvre la route devant moi. A travers les nuages de flocons dont la blancheur pénètre par la petite fenêtre où j’ai glissé une bougie. Je viens à ta rencontre, dans le silence mangé de cette nuit sans lune, par cette neige qui avale les bruits, faisant taire le vacarme de la nature et celui des rues. Ces bruits, dans lesquels je t’ai perdu, j’ai attendu qu’ils se taisent. La neige les a enrobés de son manteau d’aphasie. Les cris je ne les entends plus. Les miens et les tiens non plus. Tout n’est plus qu’apaisement. Chut. Ton souffle pourrait faire vaciller la flamme. Vois-tu cette bougie est éternelle. Elle brûle pour toi. Je vais à ta rencontre. Je ne vois plus que toi. Toi devant moi, la lumière est à nous. De cette petite lanterne qui illumine tout. La joie sur nos visages. La neige qui efface nos traces de passage. Que personne ne vienne. Ce sont nos retrouvailles. Cette lumière vient à toi, d’où qu’elle vienne et où que tu ailles. Alors attends-moi.

 

 

Muriel Roland Darcourt

Monologue - La Lanterne

 

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Tag(s) : #Monologues

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