Réchauffe-moi ! De ton corps, de ton âme, de tes mains. Réchauffe-moi ! Dans le froid de ces jours incertains. De ta lumière si forte, qui m’escorte, que je vois dans le lointain. De cette flamme même morte, qui m’étreint.
Réchauffe-moi ! Sous l’averse infernale qui transperce de ces gicles le peu de moi qu’il reste. De cet amour céleste qui traverse le temps d’un éclair soudain, l’espoir à la place du rien. L’émoi qui se déleste sans fin, quand je regarde vers toi et que je vois demain.
Réchauffe-moi ! De ces torrents de boue qui se déversent. Je suis encore debout, par la force de tes mots qui me renversent. Grâce à ta voix qui me montre la voie, et la sagesse, lorsque je suis au bout de l’ivresse de la vie, dans la caresse de tes bras qui me bercent et qui font taire les cris.
Réchauffe-moi ! D’un sourire qui tend à me rendre le mien. Toi seul sait faire renaître d’un rien, cette foi qui m’appartient depuis que tu me l’a donnée, un matin, à l’aube de mes pensées noires, tu m’as permis de croire, même tout au fond de l’effroi. J’ai froid. Alors viens, viens jusqu’à moi, réchauffe-moi !
Muriel Roland Darcourt
Monologue de l'Appel