C’était une petite maison pleine de bruits.
On l’entendait du bord de la rivière,
Elle palpitait de ces voix familières
Dans l’aimable chahut et le vacarme produit.
Sous son toit résonnaient, à qui voulait s’éprendre
De débats enflammés, d’esclandres polémiques,
Des poèmes et chants mêlés à la musique
Dont les refrains planaient au cœur de ses méandres ;
Les enfants s’égayaient de ce joyeux tapage,
Amplifiant de leurs rires les clameurs des parents,
Heureux tumulte perdu dans les arcanes du temps ;
Ils braillaient figurant une horde sauvage.
Mais la petite maison a fermé ses volets,
Elle s’est tue à jamais pour faire place au silence.
Dénuée des éclats suggérant l’existence
Des nuées de ceux qui de toujours y vivaient.
Avec tous ses relents de joie telle une béatitude,
En songe, parfois, aujourd’hui, elle renaît
Dans les mémoires fleurissant la solitude,
Elle s’allume en pensée des lumières du passé.
Muriel Roland Darcourt - 2023 - Le Perreux
Poésie - Les volets bleus