L’heure noire a sonné dans les tréfonds de l’espace,
Le ciel s’est ouvert un instant.
Et tandis qu’une voix murmure « qu’est-ce donc qui te tracasse ?
Oublie les tristes jours, reprends ta vie, il est temps. »
Les larmes dévalent les sillons que ton empreinte a laissés
Sur la face cachée de mon âme écorchée.
Combien de nuits pour estomper tes traces ?
Ces rêves éveillés subsistant
Jusqu’aux primes lueurs, spectres à la mémoire vivace,
Que rien n’efface en mon cœur battant
À l’unisson de mes pensées, sans doutes illusionnés,
Moisson de souvenances, de désirs fantasmés.
Tes silences font échos au vide que j’embrasse,
L’espérance est vaine et pourtant
Des fragments de ta vie me parviennent et m’enlacent
Pleine de fièvre, enivrée, tu sais je les attends.
Escomptant découvrir derrière ces portes fermées
Tous les masques de toi que tu daignes révéler.
Ne vois pas cette douce immixtion comme une menace,
J’apprends à t’oublier simplement,
Lorsque le temps s’affairera je reprendrai ma place
Loin de ce « nous » érigé pour contrer le tourment.
Ainsi va la valse de mes jours exaltés,
Mon amour éthéré au goût d’inachevé…
Muriel Roland Darcourt - Lettre - Poésie - La Folie Douce